Martine, de Bruz au Pérou

Magique et sublîme Machu Pichu

Quelques mois après mon départ en retraite, j’ai réalisé mon rêve de petite fille : partir à la découverte du Pérou. Quelles impressions premières ? paysages grandioses, sites exceptionnels, couleurs, simplicité et extrême gentillesse des Péruviens . Le dépaysement est total. Arrivée à Lima au bord du Pacifique, ville économique du pays, sans véritable attrait hormis son centre historique autour de la Plaza Mayor. Puis envol vers Aréquipa (alt. 2380m) très jolie petite ville blanche souvent comparée aux citées andalouses et dominée par le volcan Misti (5822m). J’ai été impressionnée par les nombreux panneaux, à l’hôtel, nous indiquant les points près desquels il fallait se réfugier en cas de tremblement de terre ! Après on s’habitue ! Direction ensuite les paysages que je souhaitais découvrir, dont les incontournables :

1 – La Cordillère des Andes 

La Traversée de las Pampas de Canahuas, paradis des lamas, vigognes et alpagas, que j’ai eu la chance de voir nombreux et d’approcher car ces animaux vivent en semi liberté sur l’Altiplano.

Les kilomètres défilant, l’air se fait de plus en plus rare car l’altitude augmente au fur et à mesure. Pour palier au mal des montagnes, il nous est conseillé de boire du Maté de Coca et « machouiller » des feuilles de coca ! En tous cas, très efficace pour moi car je n’ai pas été malade et ai pu apprécier ces merveilleux paysages tous plus grandioses les uns que les autres. Le point culminant du circuit que j’ai pratiqué est à 4528 mètres mais la route est entourée de montagnes qui, elles, dépassent les 6000 m !

Las Pampas de Canahuas
Alpagas des Pampas
Couleurs de Pampas

2 – Lac Titicaca

Tribu des indiens Uros

Il s’étend sur 8300 km2.Sur la rive la plus longue, il mesure 194 km et à l’endroit le plus large 65 km pour une profondeur maximale de 300 m. C’est le lac navigable le plus haut au monde à une altitude de 3822m. Au petit matin, toujours sous un ciel bleu pur, nous avons embarqué de Puno, à bord d’un petit bateau pour visiter les iles flottantes des indiens Uros. Ces îles entièrement artificielles ont été créées au 13ème siècle par les indiens Ameyras pour échapper aux incas, la tribu rivale. Les habitations, mobiliers, et embarcations étaient, et sont toujours, fabriqués avec une espèce de roseau local, le totora.

Habitations et moyens de locomotion

A la descente du bateau, j’ai été surprise car il y avait du gel qui recouvrait de blanc le sol et le rendait très glissant. La température est remontée assez vite mais dépasse rarement 10° même en juin. Je me souviendrai longtemps de cette visite où nous avons pu nous familiariser avec le mode de vie des Uros, le tout dans une explosion de couleurs grâce à leur vêtement et à leur artisanat très riche.

Uros et couleurs

Le col de la Raya (alt.4335m) sert de ligne de démarcation entre l’altiplano et la zone andine. En le descendant, le paysage change et les terres agricoles dominent. Les champs de maïs (il en existe des centaines de variétés) forment un patchwork coloré de blanc, rouge, jaune, noir, vert car les paysans les font sécher au soleil. Ils ne sont pas mécanisés et il n’est pas rare de les voir battre le blé, à la force des bras sur de toutes petites parcelles. L’espérance de vie est d’ailleurs très faible, en cause la dureté du travail, le froid intense, l’alcoolisme et le manque de soins dans ces villages reculés où l’altitude est très élevée. C’est une vallée plus riche car plus fertile et la route est jalonnée de petites échoppes ou restaurants qui vendent des cochons d’Inde cuits à la broche. C’est une grande spécialité du Pérou, j’en ai d’ailleurs goûté et cela ressemble beaucoup au lapin !

3 – Les Salines de Maras 

Les salines de Maras

Elles sont situées à 150 km de Cuzco, sur le versant abrupt du plateau qui domine la vallée des Incas, à 3300 m d’altitude. Une source surgit et donne naissance à un petit ruisseau saturé en chlorure de sodium, ingénieusement exploitée par les Incas pour la construction de salines, on compte 3600 petits bassins qui nourrissent encore 800 familles. La mer étant éloignée dans cette contrée, le sel constitue une véritable ressource et richesse.

Plateaux de salines

4 – Cuzco (alt. 3300m)

La ville de Cuzco

Cette cité fût pendant trois siècles « le centre du monde » du royaume Inca. J’ai eu la chance de visiter cette jolie ville coloniale, aux balcons en bois ouvragés de couleur bleue, un 21 juin, jour du solstice d’hiver. Ce jour-là, la ville est en fête, comme d’ailleurs tous les villages alentour et mes yeux n’étaient pas assez grands pour voir toute la magnificence des défilés en costumes chamarrés, au son de la musique andine. Ces vêtements si joliment colorés, indiquent le statut social et le lieu d’origine de ceux qui les portent.

Festivités du solstice d’hiver

Visite également du grand marché couvert où se mêlent senteurs, couleurs et saveurs. On peut voir de nombreux étals de fœtus de lamas, qui sont paraît-il très appréciés pour leurs nombreuses vertus !

5 – Le Machu Pichu

Machu Pichu

C’est le grand jour ! découverte du point d’orgue de ce voyage si varié et captivant : Le Machu Pichu, site exceptionnel, situé dans la Cordillère des Andes, aux limites de la forêt amazonienne. Il faut le mériter et sa visite est soumise à un contrôle strict. Mais je ne l’ai pas gravi à pieds, sacs à dos, comme certains courageux, que j’admire ! D’abord pour tous les touristes comme moi, train obligatoire à partir de la petite gare d’Ollantaytambo, qui longe la rivière sacrée, l’Urubamba, gros torrent de montagne. Puis montée en navette sur une petite route en lacets pour finir par environ 30 mn de marche sur un sentier de plus en plus raide. C’est assez difficile car l’altitude est élevée et se fait sentir. Heureusement, j’ai eu la chance de découvrir cette merveille par beau temps car la vue est paraît- il souvent obstruée par le brouillard où la pluie, fréquents à cet endroit. Arrivée au sommet à 2438 m, émerveillement total devant la prouesse des Incas dans ce site somptueux, mais très escarpé, découvert en 1867, enfoui dans la jungle. Tout autour, des sommets enneigés de 6000 m servent d’écrin à ce joyau. Au 15ème siècle, les Incas étaient des bâtisseurs hors pair, ils construisaient leurs édifices sur des fondations faites d’énormes blocs de pierres, joints sans mortier, bien calés les uns avec les autres et qui les rendaient antisismiques. Grâce à leur ingéniosité et à leur travail, ils pouvaient tenir un siège de 4 ans. Ils cultivaient pommes de terre, maïs entre autre, en terrasses, le long des flancs abrupts de la montagne.Leur connaissance en astronomie a été démontrée grâce à l’alignement de certains édifices.

Machu Pichu

6 – La forêt amazonienne péruvienne

Lac Sandoval

Après un survol de la forêt très dense, atterrissage à Puerto Maldonado, petite bourgade autrefois réputée pour la collecte du caoutchouc de l’hévéa et ensuite à la prospection de l’or. Après avoir emprunté une petite embarcation sur la rivière Madre de Dios, seul moyen de locomotion, nous avons atteint notre lodge en pleine forêt tropicale pour observer pendant 3 jours la faune et la flore locale. C’est une expérience unique ; les ouvertures donnent toutes sur l’extérieur et sont simplement protégées par des moustiquaires, ce qui permet d’être complètement immergé au cœur de la nature sauvage. C’est la nuit que la forêt se réveille et nous pouvons entendre les insectes, les oiseaux, les singes. Après mon appréhension du début, j’ai vraiment profité de ces instants magiques, loin de toute civilisation. Une petite excursion en barque sur le lac Sandoval, nous a permis de voir des loutres, caïmans, alligators, tortues, perroquets, singes dans leur milieu naturel.

Je suis repartie du Pérou avec des souvenirs plein les yeux, à la hauteur de mes espérances !

Martine Raffestin – (Juin 2015)

Balades

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