La cathédrale Saint-Corentin de Quimper
 

La tradition précise que le roi Grallon vint prier saint Corentin d'être le pasteur de sa cité, Kemper, au confluent de l'Odet et du Steir, faisant de lui un des fondateurs du diocèse de Bretagne entre le 5ème et le 7ème siècle.

La construction de la cathédrale fut décidée en 1239 par l'évêque Rainaud, chancelier ducal de Pierre de Dreux, venu d'Ile de France. L'entreprise ambitieuse de Quimper part du choeur qui incorpore à son chevet la chapelle extérieure de Notre-Dame de la Victoire. Elle est freinée par les misères du XIVème , guerres de succession et épidémies, où s'édifie seulement le collatéral sud. Il faut attendre l'avènement du Duc Jean V pour qu'au début du XVè s'achève la première partie de l'oe, le choeur qui se couvre d'une voûte à croisée d'ogives et se colore de nervures peintes et de vitraux au jaune d'argent.

Au 2è quart de siècle seulement sont entrepris, à partir de l'extrémité ouest, d'abord les tours et le porche puis la nef. Après 1460 celle-ci vient se greffer sur le choeur par l'intermédiaire du transept, que vient surmonter un clocher central de 16 mètres

. En fin de siècle, les bâtisseurs la couvrent d'une voûte de pierre, enduite d'ocre et tracée à l'imitation d'un assemblage de briques; ils cisèlent les meneaux des fenêtres et, au temps de la reine Anne de Bretagne, les garnissent de vitraux à personnages.

Vitrail de St Corentin (vers 1500) Statue de St Jean Baptiste Statue de St Jean Discalceat (Santig Du)

La révolution et la Terreur de 1793 y mettent fin, transformant les échoppes accrochées aux flancs de la cathédrale en débits de boissons= et, à l'intérieur, faisant place nette au culte de la Raison, par un grand brûlis où se consument meubles, reliquaires et statues de bois polychrome.

Avec le concordat, l'Eglise cicatrise ses plaies et restaure sa cathédrale. Des évêques bâtissuers s'y emploient, font tailler les garde-corps des galeries hautes de la nef et du choeur, restées en plan. Mgr Graveran, gagné aux reconstitutions de Viollet Le Duc, fait reprendre par Bigot le projet amorcé sous Claude de Rohan de dresser sur les tours, alors coiffées de capuchons de plomb, des flèches de granite; il obtient de ses diocésains la contribution d'un sou annuel durant cinq ans. A l'intérieur, ses deux successeurs poursuivent cette oeuvre restauratrice, non sans refléter le goût quelque peu systématique de ce temps, où l'on supprime les retables et recouvre de patine ou de brou de noix les couleurs des enduits et des bois, et où se recrée un décor médiéval, aux vitraux à médaillons historiés et au mobilier néo-gothique. Ils fons aussi appel à Yan Dargent pour illustrer les murs des chapelles de scènes tirées de l'évangile et de la légende dorée.

Les grands travaux entrepris aujourd'hui par le Ministère de la culture ont consolidé les structures fatiguées de l'édifice, décapé ou remplacé les pierres rongées par les intempéries et les parasites. La lumière rendue à l'architecture par le chaulage, les fresques restaurées des voûtes, l'éclat retrouvé des vitraux, les couleurs rafraîchies et ravivées des peintures murales, les dorures du mobilier ont rajeuni cette oeuvre distinguée des gothiques rayonnant et flamboyant avec ses apports ultérieurs.

Il convenait de fêter cette nouvelle jeunesse de la cathédraler Saint-Corentin et de la souligner par une rénovation du sanctuaire conforme à la liturgie conciliaire et doté d'un mobilier d'expression contemporaine. C'est au sculpteur Pierre Manoli que fut confiée l'interprétation de ce programme : la composition de l'autel et de sa croix, de l'ambon et de la cathèdre.

(Texte repris d'après le fascicule disponible à l'entrée de la cathédrale)

 

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Témoin
Texte et images provenant du fascicule disponible à l'entrée de la cathédrale
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